Les coins-coins du canard : épisode 3

Au Fil des Rigoles
Les coins-coins du canard - épisode 3

Projet de construction côté Est du Perray : 79 et 79 bis rue du Moulin :

Le caractère semi-rural du Perray impacté par des projets immobiliers
Vifs échanges avec les habitants

Le canard sagace s'agace :

Ce mardi 5 juin à 20h, les riverains des rues du Moulin et du lotissement «les Cottages» et des Perrotins intéressés étaient environ une centaine réunis à l’invitation de la municipalité dans la salle du Conseil Municipal, pour découvrir le projet de construction de 35 logements sociaux au niveau du n°79, sur un terrain de 6759m2 acquis par la mairie pour la somme de 480 000€ et frais associés de 48 000€ (attribués à une agence immobilière aujourd'hui fermée), le long de la route départementale 961, à la hauteur du «Pré aux Moines», en direction d’Auffargis et de Vieille-Église.

Le débat fut houleux et long (il prit fin vers 23heures) car dans l’ensemble, les habitants furent stupéfaits de découvrir un projet qui modifie substantiellement le caractère de ce secteur pavillonnaire avec des constructions avec un étage (R+2) alors qu’ils ont été tenus de respecter le PLU (Plan Local d'Urbanisme) qui leur impose à cet endroit (zone UD) du R+1.

Sans vouloir polémiquer, il faut bien considérer, sous cet aspect, mais il y en a d’autres, que nous allons évoquer, ce projet comme «un galop d’essai» pour celui, beaucoup plus considérable de «La Perche aux Mares» qui justement se trouvera dans le même secteur le long de cette RD961, seule véritable voie de desserte départementale, qui va donc devoir absorber -et en l’absence de tout plan de circulation- une augmentation à l’horizon 2025 tel qu’il est prévu, de plus de 1500 nouveaux habitants -et de combien de nouvelles voitures ? Et il est avancé la perspective de 10 000 habitants pour le Perray à cette échéance (6734 au dernier recensement).

Mais revenons au projet de la rue du Moulin, tel qu’il nous fut présenté avec 23 logements sociaux et 12 en accession sociale (140 nouveaux habitants), le promoteur choisi par la mairie étant la société «HLM Boucles de Seine» a acquis ce terrain pour 71€ du m2 avec deux maisons et un hangar de 360m2.

Si les échanges furent vifs, c’est qu’à la surprise de voir dévoiler par l’architecte retenu un ensemble de « 6 blocs» dont l’harmonisation dans le paysage ne masque pas la réalité de constructions qui tranchent avec les pavillons traditionnels, s’ajoutent des problèmes de fond qui semblent ne pas avoir été résolus alors que leurs conséquences interpellent plusieurs habitants.

Je ne reviendrai pas ici sur l’augmentation de circulation pointée du doigt par beaucoup, mais sur le parking souterrain où se trouveront les voitures, alors qu’il n’a pas été fait d’étude de sol et à proximité des Rigoles sur le territoire du SMAGER.

Il faut savoir que le calendrier dont on nous parle «si tout est accepté» -et sans recours!-pour fin 2018, commencerait en 2019 pour 18 mois de travaux. «C’est le cas si on lance l’appel d’offres cette année» dit le promoteur qui précise qu’il a l’obligation de commercialiser au préalable 30% du programme, ce qui équivaut à 4 logements vendus.

Quant aux prix annoncés pour des constructions dites «légères» (avec beaucoup de bois, des panneaux photovoltaïques sur des toits-terrasses pour une autonomie énergétique), «mais il faut attendre le résultat d’appels d’offres «dit le promoteur ,il serait de 2836€ de surface utile hors taxe, ce qui donne 3000€ le m² dit un intervenant dans la salle.

Une majorité de petits appartements T2, des T3 de 67m2 , ce qui selon l’architecte qui estime qu’avec un budget tiré vers le haut les qualités des prestations (en particulier des surfaces habitables plus importantes que celles pratiquées) seront au rendez-vous.

L’argument-massue :

Les élus majoritaires et la maire, insistent tous sur la nécessité de construire des logements sociaux et des pénalités encourues par la mairie en cas de non respect de ses obligations. Et la maire de brandir la lettre du préfet dont elle dit qu’elle sera reproduite dans le prochain «Perray-Infos»: «Car trop d’habitants l’ignorent encore». Or cette lettre qui date du 27 mai 2017, est reproduite dans «Le Perray-Infos» de mai-juin 2018 (page 7). Elle précise : «La commune du Perray est désormais soumise aux dispositifs prévus aux articles L.305 -5 et suivants de la Loi SRU du code de la construction et de l’habitation et doit compter à ce titre un minimum de 25% de logements sociaux sur son territoire» dont 33% pour la triennale 2017-2019». C'est-à-dire : dès qu'il y a construction, il y a obligatoirement un pourcentage minimal de 33% de logements sociaux pour rattraper l'écart, ce qui se fait déjà depuis plusieurs années au Perray.

Ainsi, mis au pied du mur, nos élus semblent découvrir une réalité qui n’avait pourtant pas échappé à leurs prédécesseurs puisque le Docteur Marest qui fut maire du Perray estimait que la ville avait recherché par l’augmentation de sa population à compenser le manque à gagner pour le commerce du centre-ville résultant de l’ouverture de la déviation de la N10. Or 42 ans après l‘ouverture de celle-ci (25 mai 1976) et malgré le presque doublement de sa population, force est de constater la stagnation commerciale, pour ne pas dire plus.