La
cavalcade de 1908
En
1908, le Mardi-Gras est le 3 mars, la Mi-Carême le 26 mars et Pâques
le 19 avril.
Traditionnellement,
on fêtait autrefois Mardi-Gras en tuant le bœuf gras , dernière
viande permise avant le Carême, temps de jeûne jusqu’au jour de
Pâques.
Ce
mardi 3 mars 1908 est donc la veille du Mercredi des Cendres qui
marque l’entrée dans le temps du Carême.
C’est
donc probablement le jour où fut prise notre photo qui devint carte
postale montrant au cours de la cavalcade du jour, le char des Fourneaux et Forêts.
Un
témoin de la fête :
Une
personne fut témoin de cet événement dans l’histoire de notre
commune, que relate le Dr Marest dans son ouvrage «Perray et
Perrotins» paru en 1993, c’est Mademoiselle Lucie Deysset, qui en voyant passer le char de la reine s'exprime ainsi :
«Les
chars tirés par de beaux chevaux avait beaucoup d’allure et la
Reine était séduisante».
Justement la mémoire étonnante de Mademoiselle Deysset qui avait 10 ans ce jour-là, nous informe qu’il s’agissait de Mademoiselle Sylvestre, fille d’un cafetier de la rue de Paris.
Les parents de Mademoiselle Deysset tenaient le café qui fut repris par M. Reynaud au 76 rue de Paris (établissement détruit par un bombardement en 1940).
Justement la mémoire étonnante de Mademoiselle Deysset qui avait 10 ans ce jour-là, nous informe qu’il s’agissait de Mademoiselle Sylvestre, fille d’un cafetier de la rue de Paris.
Les parents de Mademoiselle Deysset tenaient le café qui fut repris par M. Reynaud au 76 rue de Paris (établissement détruit par un bombardement en 1940).
En-dehors du char des Fourneaux et Forêts (notre photo) et du char de la reine, on pouvait voir :
- le char des blanchisseuses,
- le char de la paix,
- le char du bœuf gras ...
Petit
focus sur le Perray de 1908 :
C’est
l’époque du mandat de maire de M.Alfred Tondeur (maire de 1900 à
1935). Celui-ci, né à Auffargis le 22 mars 1860 et décédé au
Perray le 2 octobre 1939, était grainetier. La
graineterie-fleuristerie «Popot» se tenait à l’emplacement
actuel de la «Banque Populaire».
Le
curé de la paroisse est l’abbé Violette (auteur du premier livre
sur l’histoire du Perray qu’il publie en 1895).Il est curé du
Perray de 1886 à 1919.Il était médaillé de la guerre de
1870-1871.
Les
deux enseignants de l’école publique sont un couple : pour les
garçons : Monsieur Dennuel et pour les filles Madame Dennuel et ils
exercent de 1900 à 1909.
Nous
devons à la Société «Histoire et Mémoire du Perray» (article
dans le dernier Bulletin Municipal) les informations suivantes sur
notre commune à la veille de premier conflit mondial de 14-18.
Les
principales activités :
On
recense une trentaine de fermes, dans cette commune de 922 habitants
en 1906, en particulier rue Verte et aussi en centre-ville au niveau
des actuels N° 5 et 5bis rue de Chartres, ainsi que dans les hameaux
du Roseau et de la Touche. Le nombre de fermes ira rapidement en
diminuant car on passe de 110 exploitations en 1890 à une trentaine
18 ans plus tard...
On
relève aussi 3 marchands de bois, 5 carriers car la gare de
marchandises voit passer chaque année 500 tonnes de céréales, 5000
tonnes de bois et 13000 tonnes de meulières (les fameuses pierres
extraites des carrières dont la plupart se situaient à
l’emplacement du lotissement actuel «Coeur -Perray») qui partent
chaque année vers Paris.
Une
trentaine de commerces sont implantés dans la rue principale, en
particulier des «buvettes» mais aussi des hôtels -restaurants et
cette activité procure près de 60 emplois.
On
cite aussi un mécanicien, des charrons et maréchaux-ferrants qui
travaillent en particulier pour le Comte Potocki qui emploie 4
cochers et un faisandier. Des artisans aussi comme maçons et
menuisiers qui travaillent aussi pour la famille Rothschild installée
aux «Vaux de Cernay.
A
noter que beaucoup d’ouvriers du bâtiment vont trouver un
complément de ressources dans les travaux du bâtiment qui vont
devenir une spécialité locale en employant près de 60 Perrotins.
Enfin
il est notable de souligner que déjà, une cinquantaine de personnes
prennent chaque jour le train pour aller travailler en direction de
Paris.
La
vie associative :
La
doyenne, la société «L’Espérance» a été fondée en 1900. A
l’instar des instituteurs qui faisaient pratiquer à leurs élèves
le maniement du fusil en bois, cette société sera agréée par le
ministère de la Guerre pour la formation d’une section de
préparation militaire début 1911 (mais plus avec des fusils en
bois !).
En
1901 a aussi été créée la Société Musicale dont la direction
fut confiée par la maire à M. Dennel, instituteur. Dés lors,
comme nous le rappelle le Dr Marest dans son livre : «la Société
Musicale fera partie intégrante de la vie de la cité, présente
dans toutes les manifestations communales, donnant des concerts, des
aubades».
Gageons
que sans nul doute, elle était présente à notre cavalcade et aux
accents entraînants de ses tambours, ses cymbales, et au pas cadencé
de ses musiciens, clôt cet épisode de la vie Perrotine où, là
comme ailleurs et surtout à cette époque-là en France : «Tout se
termine par des chansons et des danses».
Jean-Luc
Simon