Les coins-coins du canard - épisode 5 : Le Perray-laboratoire ?

Les coins-coins du canard - épisode 5

La Perche aux Mares


Le canard ne veut pas devenir cobaye !

Des étudiants du cursus MBA Smart City et Smart Energy de l’Institut Léonard de Vinci, salle des Granges du Parc exposent leurs travaux lors d’une réunion publique sur le futur projet de «La Perche aux Mares» ce jeudi 21 juin :

Quelques données générales furent exposées concernant Le Perray avant d’aborder les différents thèmes. Et il fut évoqué l’accroissement de la population dans laquelle le secteur des services est désormais majoritaire en matière d’emplois à 83%.

A noter la part toujours plus importante des plus de 60 ans (supérieure à la moyenne départementale) et celle des jeunes qui en est inférieure avec à la clef le risque de fermeture de classes et de crèches. Pour les intervenants qui vont se succéder, l’importance de l’intégration de ces futurs 450 logements de «La Perche aux Mares», objet de leur étude, classés parmi les «100 quartiers innovants», est déterminant pour l’avenir de la ville.

Tout d’abord, une architecte vint exposer l’enjeu écologique de cette «zone humide», avec la nécessité de ne pas imperméabiliser les sols, donc de réduire la place de la voiture dans le futur quartier où le lien social semble être le maître-mot avec des exemples : café de quartier, jardins partagés, ferme urbaine...Espace «coworking».

Mais son propos ne peut pas faire oublier l’importance des immeubles qui seront construits à cet endroit, qui là comme au 79 bis rue du Moulin (voir article du 1er juin 2018), sont en rupture architecturale avec l’habitat tel que nous le connaissons aujourd’hui au Perray.

Bien sûr les constructions devront faire preuve de sobriété énergétique (ce qui n’est pas le cas actuellement dans la majorité de l’habitat du Perray), en matière d’orientation des bâtiments, d’isolation, de ventilation et de récupération de chaleur.

Un ingénieur en optimisation énergétique est venu nous expliquer que celle-ci représente 75% du coût global des bâtiments. Il est ainsi suggéré une fabrication de matériaux de recyclage à bas coûts (hors filière bois qui n’existe pas au Perray) où par contre on peut fabriquer des isolants. A titre d’exemple, l’indice CO2 de la laine en tant qu’isolant est de O,O9 et celui du polyuréthane de 28,33% ! Il est envisagé les normes RE 2018 et RBR 2O20.

L’éclairage public en particulier dont les installations (leds) doivent produire un gain énergétique de 60%. Cette utilisation des mâts d’éclairage public va être l’objet d’un développement des usages avec par exemple la possibilité d’être des bornes de rechargement pour voitures électriques.

Avec 5% de population supplémentaire sur un seul lieu, ces aspects socio-écologiques seront repris ultérieurement par deux autres intervenantes, avec une sociologue qui évoque des «noues paysagères», reconstituant une biodiversité et servant à l’épuration de l’eau, des aires de jeux éco-pédagogiques et un éco-tourisme en liaison avec le PNR favorable à l’économie locale.

Une autre intervenante va plus loin, évoquant des services d’entraide avec une flotte de «vélo-cargos» et relie l’échec de «l’opération pédibus»(déjà tentée au Perray) aux difficultés de disponibilité des parents qui là seraient incités à pratiquer le «télétravail» et le coworking.

Une indépendance énergétique :

Car voilà bien tout l’enjeu de ce projet «100% électrique» pour les usages domestiques et publics qui doit être piloté par la «SAS Le Perray Énergie» qui existe déjà, dont l’objectif, à partir d’un poste ENEDIS, jusqu’à une aire de stockage de l’énergie, en passant par les habitations (avec toitures photovoltaïques) et les voitures connectées, doit permettre l’autonomie de la consommation. Il est même envisagé, par l’intermédiaire des clients de la «SAS Energie» une «économie circulaire» qui serait réinjectée localement sous forme de «crédits verts».

Piloter les économies d’énergie

Évidemment, cela nécessite pour sa mise en œuvre des infrastructures et réseaux qu’un ingénieur est venu nous expliquer avec un développement de la fibre optique du réseau Orange. On en arrive à la gestion de la domotique à l’intérieur de chaque appartement, comme à celle de l’ensemble de l’écoquartier, ainsi que la protection des données, sur la base d’un cahier des charges et un «label Ready 2 Services» proposé par Certivea.

Un tableau de bord énergétique permettrait de tenir les objectifs d’économie d’énergie en temps réel. Et il est proposé qu’une personne soit nommée «pilote de performance énergétique» avec un espace dédié pour la remontée des observations des habitants, ainsi qu’un responsable des données numériques (Le Perray Énergie) pour gérer les services de coworking, covoiturage, recyclage, loisirs…

Une «participation citoyenne» à rebours

Pour mieux inciter les Perrotins à entrer dans le projet qui leur est présenté, rappelons-le par une équipe municipale qui ne l’avait pas inclus dans le programme sur lequel elle fut élue en 2014 et donc veut convaincre a posteriori les habitants de son bien-fondé-, un responsable dans une 
Image Fluicity
entreprise du BTP est venu nous parler de «Fluicity».Il s’agit d’une application qui permet «une balade numérique virtuelle» à l’intérieur d’une maquette.

En conclusion, avec très peu de Perrotins présents dans l’assistance ; il faut dire que l’horaire proposé à 14h en semaine ne favorise pas ceux et celles qui travaillent, une seule question fut posée concernant un risque qu’un tel projet favorise l’implantation d’une population «qui se ressemblerait» donc générerait finalement un «effet ghetto» totalement opposé au but recherché. Il fut bien sûr totalement rassuré sur ce point par la maire, lui assurant que, bien au contraire, tout était fait par son équipe pour éviter une «coupure avec la ville».

En bref, il faut bien considérer qu’il s’agit là d’une «expérimentation» dont l’objectif avoué est qu’il soit «reproductible», dans le Perray et ailleurs…

La municipalité doit veiller à ne pas privilégier certaines catégories de population plus à l'aise que d'autres sur ces types d'outils.