Sauvons le Pavillon de
Pourras
Ceux et celles qui n’ont
plus 20 ans aujourd’hui s’en souviennent peut-être : de 1960 à
1975 une émission télévisée , aujourd’hui «culte» s’appelait:
«Chefs d’œuvres en péril».
Produite par Pierre de
Lagarde, une publication y était adossée et l’émission diffusée
de 1960 à 1975, d’abord sur «la Une» puis sur Antenne 2, permit
alors de sauver de la ruine et de la destruction plus de 150
monuments.
La «Fondation du
Patrimoine» , maintenant dirigée par Stéphane Bern auquel le
président de la république a confié une mission, a pour objectif
d’en sauver 270, avec l’appui de «la Française des Jeux».
Dans l’esprit de son
fondateur, il s’agit, en même temps que l’on préserve pour les
générations futurs ce qui nous appartient à tous, de stimuler la
convivialité autour de ces édifices, et de favoriser le tourisme
donc le développement économique et la préservation des métiers
qui permettent de restaurer ce patrimoine.
Les
Journées du Patrimoine :
Elles ont pour thème en 2018 : «Art du
partage» s’intégrant dans l’année européenne du patrimoine
culturel et se déroulent les samedi 15 et dimanche 16 septembre.
L'association "Histoire et Mémoires du Perray" (HMPY) a prévu un programme d'animations dans la Salle du Conseil de la Mairie le dimanche 16 septembre 2018 de 10h à 18h.
- 10h - 14h30 - 16h30 : une brève histoire du Perray
- 10h30 - 15h - 17h00 : présentation de l'école-mairie de 1884
Entre chaque visite, librement :
- exposition : cartes postales hier...photos d'aujourd'hui
- diaporamas à la demande :
- 100 clichés de Michel Keryfen,
- l'école-mairie (photos et plans),
- habiter au Perray par les CM1 de l'Ecole de la Barantonnerie.
Mais notre histoire locale se
raconte aussi en d’autres endroits, comme :
La Croix Saint-Jacques
près du centre commercial de la «Forêt Verte», qui ouvre sur le
forêt domaniale de Rambouillet et ses sentiers. Cette croix qui
changea plusieurs fois d’endroits, marquait une des voies de
communication pour les pèlerins faisant la route vers Saint Jacques
de Compostelle. Nous allons y revenir pour une toute autre raison. Mais
disons que cet endroit est parfaitement symbolique de l’identité
du Perray «E Via Orta» (Né de la route).
A l’autre extrémité
de la commune : le site de l’ancien château de Saint-Hubert prés
du hameau des Essarts du même nom, dont il reste visible l’avancée
de la terrasse sur l’étang de Pourras (ou de Saint-Hubert).Il fut
inauguré en mai 1758.
Et entre les deux
extrémités de la commune : l’église Saint-Eloi, plus ancien
édifice de la commune , consacrée le 7 novembre 1242.
Un lieu de promenade : le
pavillon de Pourras :
«A l’extrémité d’une
chaussée, bordée de haies, prolongée par une digue édifiée sous
Louis XIV (refait sous Napoléon Ier), on découvre en pleine forêt,
dans une rotonde formée par des chênes centenaires, un édifice qui
ressemble par son architecture à un petit temple romain, c’est le
pavillon de Pourras.
Il fut construit sur
ordre de Napoléon Ier par l’architecte Famin (celui du palais du
roi de Rome à Rambouillet).
Mais pourquoi à cet
endroit ?
Transportons nous alors
un jour de neige 1810.L’Empereur frileusement vêtu et coiffé de
fourrure, se trouvait au niveau de la Croix Saint Jacques (à
l’époque située un peu plus haut, face à l’ancienne demeure du
comte Potocki, prés du garage). Le 13 décembre 1805, deux loups
sont repérés et aussi trois loups le 15 janvier 1806. Napoléon Ier
vient donc à la chasse au loups le 9 mai 1806, puis le 2 juin et 9
jours en août.
Aimant la chasse et
goûtant aux plaisirs du château de Rambouillet, il revient du 7 au
16 septembre 1807, en 1808 et 6 jours en 1809. Et pour ses chasses,
en regard et avec une ambitions sans doute équivalente à celle de
son prédécesseur Louis XV qui fit construire le château de
saint-Hubert pour une raison identique, il veut lui aussi un pavillon
de chasse. Ce sera le fameux pavillon mais qui semble-t-il ne
correspondra pas à ses ambitions et il ne l’occupera jamais.
C’est donc au cours de
l’hiver 1810 que le Perray rencontre l’Empereur et selon la
tradition, celui qui deviendra un des maires du Perray, à l’époque
un jeune garçon qui ose l’approcher, Eugène Barbé. Il deviendra
maire du Perray de septembre 1865 au 5 novembre 1869.
Son petit-fils, M. Xavier
barbé reviendra en tant que maire à son tour (7 août 1946 au 28
mai 1971). Le 22 octobre 1950, il inaugure le nouvel emplacement de la
Croix Saint Jacques, prononçant à cette occasion un discours
rappelant la présence de son ancêtre à ce moment en présence de
Napoléon Ier.
Le pavillon de
Pourras, rendez-vous de chasse de l’Empereur :
Construit dans une
facture très classique avec deux frontons triangulaires, il se
compose d’une antichambre dallée jaune et noir avec une cheminée
en marbre noir. Et d’un grand salon avec fenêtre et une belle
cheminée en marbre blanc, une cuisine à l’est et un grand cabinet
à l’est. La construction commence en 1807, se termine en 18O8 pour
une inauguration en 1809. Il est construit en meulière, moellon,
enduit, calcaire et pierre de taille.
Plus tard, bien qu’il
soit utilisé par les ducs de Berry et d’Angoulême lors de chasses
en forêt de Rambouillet, il menace ruine dès 1840 .
Un intérêt
patrimonial évident :
Site protégé depuis
1978, inscrit à l’inventaire des Monuments Historiques comme un
des rares témoignages de ce genre d’architecture napoléonienne
dans les Yvelines, il doit probablement aux efforts du duc de Brissac
dès 1961 d’être restauré par la SARRAF qui œuvra pour sa remise
en état jusqu’en 1967.Puis à l’initiative de cette association
un «Comité de sauvegarde» fut mis en place.
Notons que la commune du
Perray, la première concernée, aurait à ce jour, versé une seule
subvention de ...1300€, en 2013.
Comment s’y
rendre ?
Situé sur la commune du
Perray, le long de la chaussée du Pont Royal (CRN°6)(où se
trouvent deux plaques : celle qui mentionne la reconstruction de la
chaussée sous Napoléon Ier et la réhabilitation du pavillon par
la SARRAF, on peut y accéder par le RD191 (route des Mesnuls, et
Montfort-l’Amaury) très «accidentogène» où les véhicules
roulent trop vite et tourner à gauche à la sortie du hameau de
Saint-Hubert sur les Essarts-le-Roi. Je conseille plutôt de prendre
la route de Saint-Hubert qui traverse la Zone Industrielle du Chemin
Vert, en direction de l’étang de Saint Hubert.
Et là, on coupe à
gauche juste avant le petit parking. Puis on longe les champs, et le
petit bois de Pourras, tout droit, pendant plus de 300m, avant
d’obliquer à droite, et de prendre la Chaussée du Pont royal.
Le Pavillon de Pourras
est là, au creux du massif forestier avec la perspective sur la
chaussée qui divise les deux étangs : de Saint Hubert (où était
construit l’ancien château de Louis XV) et l’étang de Pourras.
C’est une belle promenade à faire , lieu favori des pêcheurs à
la ligne et des amateurs d’ornithologie, d’autant que l’on peut
pousser la balade un peu plus loin, jusqu’à une des extrémités
de la commune que marque la «Croix-Vaudin». Celle-ci était il n’y
a pas si longtemps car des natifs du pays s’en souviennent,
l’endroit où s’achevait le parcours des communiants et
communiantes qui s’y rendaient en procession dans leurs vêtements
immaculés.
Les artisans du sauvetage
Récemment, le président
de la société des amis de Rambouillet et de sa forêt (SARRAF), M.
Michel Mac Grath annonçait que le dossier de restauration du
pavillon avait subi un coup d’accélérateur. Sur un chantier
conduit par un maître d’œuvre architecte du patrimoine, Laurent
Pouyes d’un coût de 130 000€ pour protéger les murs et lutter
contre l’humidité, le département des Yvelines doit verser une
subvention de 76 350€ au titre du patrimoine non protégé en
péril, soit près de 60% du montant total des travaux. Et 20% de
cette somme devait être débloquée rapidement.
Il semble que l’on
attende encore, si l’on en juge par l’état actuel de l’édifice
qui bien que consolidé antérieurement, l’a été, disons-le,
d’une manière «un peu brut de décoffrage » avec du béton
apparent, en tous cas pas dans le respect de l’artisanat d’art.
La Fondation du Patrimoine elle a donné son accord pour une
souscription qui aurait dû commencer. Quant aux travaux, on attend
encore la date de lancement.
Recherche Jean-Luc Simon