LINKY : La tension monte


BON à SAVOIR :


Le compteur est la propriété des collectivités locales. Celles-ci ayant concédé le service public de distribution d'électricité à Enedis (ou sur 5% du territoire, à des entreprises locales de distribution), les compteurs relèvent de son entière responsabilité.
C'est pourquoi certaines communes ont pris l'initiative d'informer leurs habitants en les conviant à une réunion d'information, leur permettant ainsi de poser des questions à un interlocuteur de la société Enedis.

AU PERRAY EN YVELINES

A la date de parution de cet article 722 compteurs ont déjà été installés depuis décembre 2017.


On peut déplorer l'absence d'informations de certaines communes au sujet du déploiement des compteurs Linky sur leur territoire. 

Pour savoir quand le remplacement de votre ancien compteur aura lieu dans votre commune, vous pouvez taper votre code postal sur : http://www.enedis.fr/linky-bientot-chez-vous. Environ 30 à 45 jours avant, vous recevrez un courrier vous informant de la date d'intervention d'un technicien afin de faire l'échange des compteurs. Le compteur Linky sera posé au même emplacement que votre compteur actuel.



PUIS-JE REFUSER LA POSE D'UN COMPTEUR LINKY ?


Non. "Le compteur électrique n'appartient pas à l'abonné (voir encart "bon à savoir" ci-dessus) qui, de ce fait, ne peut s'opposer à son remplacement".
En signant un contrat de fourniture d'électricité, le client adhère aux conditions générales de vente, et notamment à celles qui l'engagent à prendre toute disposition pour permettre au distributeur d'effectuer la pose, la modification, l'entretien et la vérification de comptage. Toutefois, pour l'instant Enedis n'impose pas Linky aux usagers qui le refusent.

Sachez cependant que si vous refusez l'installation, vous pourrez être facturé pour toute intervention physique d'un technicien (relevé du compteur, changement de puissance ...).

PAS SI GRATUIT QUE CA !

Le coût de l'installation des compteurs Linky en France est estimé à 5.7 milliards d'euros (soit environ 130€ par compteur, pose comprise). Si Enedis fait l'avance des frais d'installation, il va les répercuter sur les factures d'électricité dès 2021, lorsque 90% des compteurs seront posés.

"Un dispositif coûteux pour le consommateur, mais avantageux pour Enedis" constate ainsi la Cour des Comptes, dans son rapport annuel (février 2018). Dommage que l'optimisation des coûts de pose des compteurs ait "été faite au détriment de la communication avec les usagers" déplore la Cour.

Beaucoup de consommateurs n'ont pas compris comment tirer profit de cet outil. Or, ce sont les économies qu'il devrait permettre aux consommateurs de réaliser qui ont justifié "l'importance de l'investissement réalisé".

Y A-T-IL DES "RISQUES" EN MATIERE DE VIE PRIVEE ?


La Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés (CNIL) avait, dès 2012, craint qu'une analyse approfondie de la courbe de charge ainsi obtenue puisse permettre de déduire de nombreuses informations relatives à la vie privée des abonnés (heures de lever et coucher, périodes d'absences...).

Aussi a-t-elle émis un certain nombre de recommandations destinées à encadrer les conditions de collecte des informations (cryptage des données prélevées par le compteur via une connexion sécurisée). L'abonné devra avoir consenti la transmission de ses données à toute autre entreprise (par exemple pour des travaux d'isolation) ou tout autre fournisseur d'électricité. Espérons que ces recommandations suffisent à sécuriser nos données, et ne permettent pas par exemple à des cambrioleurs hackers de profiter du moment opportun pour s'introduire à notre domicile.(Source : Intérêts Privés)


UNE BONNE AFFAIRE POUR ENEDIS : source Les Echos.fr

Si Enedis respecte en 2019 les coûts, les délais et les niveaux de performance, sa rémunération globale s'élèvera, en prenant en compte l'ensemble des incitations, à 10,3% de la valeur actualisée nette des actifs», pointe la Cour des comptes. «Et seules des dérives importantes amèneront réellement à pénaliser l'entreprise», observent les magistrats. Le distributeur, qui avance les dépenses avant de se payer sur les économies générées, a par ailleurs obtenu une rémunération lui assurant une marge de 2,8% pour financer le projet, soit 500 millions d'euros de différé tarifaire sur la période 2014-2031.

La cour demande en conséquence à la Commission de Régulation de l'Energie (CRE), qui a défini les conditions de rémunération d'Enedis, de faire évoluer le dispositif de différé tarifaire "pour en réduire le coût pour le consommateur" et de modifier "la régulation incitative pour réduire la rémunération maximale dont pourrait bénéficier Enedis".

Alors que des communes et des associations continuent à manifester leur hostilité à Linky, la cour des comptes critique aussi un pilotage insuffisant du projet. "Si Linky peut apporter beaucoup aux différents acteurs, les préoccupations du consommateur d'électricité ne semblent toutefois pas être au cœur du dispositif" estiment les magistrats.


Surtout, la Cour estime que les moyens qui permettraient de maîtriser la consommation d'électricité n'ont pas été optimisés. Avec une CNIL très rigoureuse et un distributeur qui n'a pas saisi les possibilités techniques de ce nouvel outil, "les gains que les compteurs peuvent apporter aux consommateurs sont encore insuffisants", juge aussi la Cour des comptes.


INFORMATION DE DERNIERE MINUTE (le Parisien du 8 avril 2018)

Réduire le coût pour le consommateur

« Si Enedis respecte en 2019 les coûts, les délais et les niveaux de performance, sa rémunération globale s'élèvera, en prenant en compte l'ensemble des incitations, à 10,3 % de la valeur actualisée nette des actifs », pointe la Cour des comptes. « Et seules des dérives importantes amèneront réellement à pénaliser l'entreprise », observent les magistrats. Le distributeur, qui avance les dépenses avant de se payer sur les économies générées, a par ailleurs obtenu une rémunération lui assurant une marge de 2,8 % pour financer le projet, soit 500 millions d'euros de différé tarifaire sur la période 2014-2031.
La Cour demande en conséquence à la Commission de régulation de l'énergie (CRE), qui a défini les conditions de rémunération d'Enedis, de faire évoluer le dispositif de différé tarifaire « pour en réduire le coût pour le consommateur » et de modifier « la régulation incitative pour réduire la rémunération maximale dont pourrait bénéficier Enedis ».

Le régulateur irrité

Des critiques qui ont visiblement irrité le régulateur. Le président de la CRE juge, dans sa réponse à la Cour, qu'une révision des conditions de rémunération de Linky « créerait un précédent en termes d'insécurité juridique quant à la portée des décisions du régulateur ». Et elle serait non justifiée sur le fond, estime-t-il, jugeant « que la régulation mise en place est équilibrée et à la hauteur des enjeux du projet », la CRE rappelant par ailleurs l'existence d'une clause de rendez-vous.

En savoir plus sur https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/0301254123446-compteurs-linky-une-bonne-affaire-pour-enedis-2151566.php#7GxSp3pTXxYClgFS.99




Au nom de ceux - maires et collectifs - qu’inquiètent les ondes émises par ce nouveau compteur électrique, l’avocate Corinne Lepage met en demeure l’État de suspendre son déploiement.

C’est un boîtier réputé intelligent qui donne des maux de tête à des centaines de clients. Vertiges, sentiment de grande fatigue, palpitations, insomnie… il suffit de taper Linky sur Internet pour qu’apparaissent pléthore de témoignages d’usagers qui se disent victimes des ondes électromagnétiques émises par le nouveau compteur électrique vert d’Enedis. Censé remplacer progressivement nos anciens appareils, il équipe actuellement dix millions de foyers. Mais de plus en plus de communes et de collectifs de citoyens, inquiets des effets sanitaires de ce compteur, s’opposent désormais à son installation.

C’est justement au nom du principe de précaution que l’avocate Corinne Lepage a décidé de saisir ce lundi la ministre de la Santé Agnès Buzyn ainsi que son homologue à l’Ecologie, Nicolas Hulot, pour leur demander de suspendre le déploiement de Linky. L’ancienne ministre de l’Environnement exige la réalisation d’études scientifiques « évaluant les effets de ces compteurs sur la santé ». « Si le gouvernement ne réagit pas d’ici deux mois, nous lancerons un recours collectif contre l’Etat au tribunal administratif au nom des maires et des citoyens opposés à Linky » nous annonce-t-elle en exclusivité.


LINKY : LA RESISTANCE S'ORGANISE (article du magazine du high-tech 01 net n°883)