Il envisage, d'ici l'automne, d'introduire une dérogation au maximum jusqu'en 2023, autorisant les planteurs de betteraves à recourir aux semences enrobées de néonicotinoïdes.
Les néonicotinoïdes sont ces pesticides «tueurs d’abeilles» qui n’étaient plus autorisés en France depuis le 1er septembre 2018, suite à la loi biodiversité de 2016. Un texte défendu à l’époque par Barbara Pompili, alors secrétaire d’Etat à la Biodiversité sous François Hollande.
Les néonicotinoïdes font partie des insecticides et regroupent sept molécules dérivées de la nicotine. Ils sont utilisés pour débarrasser les cultures des insectes ou de leurs larves, particulièrement des pucerons et des chenilles. Ils sont surtout utilisés en enrobage de semences. Cela veut dire que la graine semée contient déjà la molécule insecticide. Ce procédé permet au pesticide de circuler dans la plante tout au long de sa croissance, des feuilles aux tiges jusqu'au pollen et au nectar. Cela s'appelle une protection "systémique".
Les substances se retrouvent aussi dans le miel que l'on consomme. Une étude menée en 2017 par la revue Science démontre que 75% de 198 échantillons de miel prélevés dans le monde entier contenaient au moins une des cinq molécules de néonicotinoïdes interdites en France en 2018.
«Le monde agricole est conscient du risque pour les pollinisateurs, mais qu’il n’y a vraiment aucune alternative», explique Franck Sander, président de la Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB).
Pourtant selon Christian Huyghe, directeur scientifique de l’agriculture à l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (INRAE), des pistes sont à l’étude pour lutter contre la
transmission de la jaunisse, comme le morcellement des parcelles ou
l’usage de «l’écologie chimique», en recourant par exemple à la
plantation dans les champs de betteraves de fleurs comme l’œillet
d’Inde, dont l’odeur est insupportable au puceron.
Vendredi, ce sont les producteurs de maïs qui ont pris la parole pour demander à bénéficier, à leur tour, d’une dérogation leur permettant d’utiliser des néonicotinoïdes.
Du côté des associations de défense de l'environnement et des
apiculteurs, le retour aux néonicotinoïdes est une immense déception.
A suivre ...