Rapport de l'Anses concernant les pesticides domestiques


En pleine polémique sur la distance minimale entre habitations et zones d'épandage des produits phytosanitaires chimiques, l'Anses attire l'attention sur une autre source potentielle. Les pesticides utilisés dans les champs font débat mais certains produits envahissement déjà vos placards.

En effet, l'Anses publie les résultats d'une enquête sur l'utilisation des pesticides domestiques. Ce rapport est basé sur une enquête conduite en 2014 et 2015.

Un usage généralisé des pesticides à la maison 


"Il s'agit de la première étude d'envergure nationale dans ce domaine", selon l'Anses. Plus de 5400 produits ont été identifiés par l'agence qui a interrogé 1500 ménages à travers la France en 2014. Sans révéler le nom des fabricants, le rapport se penche sur les pesticides utilisés à la maison, dans les jardins ou pour le traitement des animaux domestiques.

Nous nous étonnons d'ailleurs de cette publication tardive.

Premier constat : l’utilisation de ces produits est généralisée. 75% des ménages ont utilisé au moins une fois un produit dans l’année pour lutter contre des organismes considérés comme nuisibles : acariens, champignons, mauvaises herbes, insectes, rongeurs…

François Veillerette, Directeur de Générations Future déclare : 

« Si ce rapport constitue un premier pas il devra être rapidement complété par une meilleure évaluation des expositions et des risques réels.

Mais surtout il faut que le gouvernement fasse preuve de cohérence et initie une politique volontariste de réduction de l’utilisation des pesticides domestiques et de promotion de leurs alternatives, car si l’agriculture dispose d’un plan de réduction de l’usage ( Ecophyto …un échec à ce jour malheureusement…) et si l’usage des pesticides de synthèse est interdit aux jardiniers amateurs (Loi Labbé) les pesticides utilisés dans la maison ne font l’objet d’aucune restriction, ce qui est totalement absurde !

Si nous voulons avoir un impact réel en terme de santé publique il faut mettre les choses en cohérence en initiant un tel plan de réduction drastique de l’utilisation des pesticides ménagers et de leur substitution".


Quels sont les utilisateurs ?


L'Anses identifie également trois profils-types d'utilisateurs :

  • - les faibles utilisateurs qui habitent dans des logements collectifs ou en centre-ville (souvent en Ile de France),
  • les forts utilisateurs qui traitent les animaux de compagnie et/ou emploient des traitements contre les poux chez l'homme,
  • les très forts utilisateurs qui utilisent des produits pour différents usages (jardin, maison, piscine…).

Des recommandations pour améliorer la situation


L’agence demande que les consommateurs soient mieux informés des précautions d’usage et de l’importance de ces consignes: un travail que devront faire les professionnels, mais aussi les pouvoirs publics, en sensibilisant le public à cette question.

La liste des produits à jeter (en déchetterie, et non à la poubelle) devra aussi être clairement communiquée et régulièrement actualisée. Tout cela pour une raison simple, mais que l’on n’associe pas assez à nos produits domestiques: ces produits peuvent présenter “un risque inacceptable pour l’homme ou l’environnement”.

“L’Agence rappelle l’importance de confier ces produits aux circuits spécifiques de collecte des produits chimiques usagés – dépôt en déchetterie ou autres dispositifs prévus par les mairies, communautés de commune ou d’agglomération, collectes de produits chimiques annoncées par le bulletin municipal”, lit-on dans le rapport Pesti’home. Difficulté, ces filières rencontrent parfois des soucis de fonctionnement.

Autre problème, la plupart des consommateurs renouvelle peu son stock de pesticides, qui peuvent rester plusieurs années sous son évier ou dans son garage. Conséquence, alors que la liste des substances bannies dans le commerce s'est allongée, les produits continuent d'être utilisés.

Conclusion

Les pesticides ne sont pas des produits anodins, ils doivent être utilisés avec prudence et modération ! Les recommandations et les précautions d'usage qui figurent sur les emballages doivent être scrupuleusement respectées.

Elles permettent de garantir la sécurité des consommateurs, des utilisateurs et des travailleurs ainsi que la préservation de l'environnement.