Plan Vélo et Mobilités Actives : de nouvelles mesures


Plan vélo et Mobilités Actives

Présentation des mesures par Édouard Philippe

le 14 septembre 2018 à Angers


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Les 4 orientations du plan
  1. Le développement d’aménagements cyclables de qualité
  2. La lutte contre le vol
  3. La mise en place d’un cadre incitatif, notamment fiscal
  4. La promotion d’une véritable culture du vélo

Quelques mesures annoncées un peu plus détaillées



La création d'un fonds national "mobilités actives d'un montant de 350 millions d'euros sur 7 ans afin de soutenir les projets de création de réseaux de pistes cyclables :
- pour permettre notamment l'aménagement de nouvelles infrastructures pour le vélo afin d'éviter la discontinuité des aménagements cyclables sécurisés (pont, tunnel…),

- toutefois, le montant de 50 millions d’euros par an pour le plan vélo correspond à 0,7 € par an et par habitant, et demeure bien inférieur au diagnostic effectué par la FUB*, qui réclamait 200 millions d’euros par an (2,8 € par habitant).

Le développement d'une culture vélo, avec notamment un apprentissage systématisé de la mobilité à vélo avant l’entrée au collège :

- c'est-à-dire former plus de 900 000 élèves par an, en plusieurs séances d'apprentissage sur le vélo (code de la route et pratique du vélo pour savoir rouler en toute autonomie). Où trouver les formateurs, les bicyclettes, les lieux d'apprentissage et de stationnement ?

La mise en place d’un plan global de lutte contre le vol et le recel de vélos grâce notamment à la généralisation du marquage des vélos neufs (et par la suite pour les vélos d’occasion) :
- Le gouvernement demande également à la SNCF et aux collectivités locales de construire davantage de stationnements sécurisés pour les vélos autour des gares.

- À partir de 2019, la réalisation de places de stationnement pour les biclous lors de la construction d’immeubles de bureau ou d’habitation sera prescrite.


- Par exemple, dans les bâtiments à usage industriel ou tertiaire, les aménagements devront permettre le stationnement pour les vélos d’au moins 15 % des salariés accueillis simultanément dans le lieu.

La mise en place de mesures fiscales incitatives :

- création d'un forfait mobilité durable pouvant aller jusqu’à 400 euros par an, accessible à tous les salariés, fonctionnaires compris, pris en charge par l'entreprise, un peu sur le modèle de l'indemnité transports en commun,

- soutien de l'Etat pour les entreprises qui mettront à disposition de leurs salariés des flottes de vélo destinés aux déplacements domicile-travail. A compter du premier semestre 2019, les sociétés ayant souscrit un engagement de location de vélos d’une durée supérieure ou égale à 5 ans (ou trois ans pour les entreprises de moins de 10 salariés) bénéficieront ainsi d’avantages fiscaux. « Elles pourront déduire de leur impôt sur les sociétés les frais générés par la mise à disposition de vélos pour leurs salariés pour leurs trajets entre le domicile et le travail, dans la limite de 25 % des frais engagés pour l’achat ou l’entretien de la flotte de vélos ou vélos à assistance électrique », précise le plan vélo. 
Les règles de circulation et de signalisation routière :

Les règles de circulation et de signalisation routière jouent un rôle fondamental dans le développement de la marche et du vélo. Les dix dernières années ont été marquées par des évolutions du code de la route en faveur des mobilités actives. 

Comme par exemple la généralisation du double sens cyclable dans les zones 30, la création des zones de rencontre, la création du stationnement "très gênant" comme par exemple le stationnement sur un trottoir ou sur un passage piéton, l'autorisation au cycliste de s'éloigner du bord droit de la chaussée en présence de stationnement, 

Le plan Vélo poursuit cette dynamique en imposant :

- la réalisation de sas vélo aux feux* : pour que le cycliste à l’arrêt au feu soit identifié par les véhicules motorisés, notamment les poids-lourds, la réservation d’un espace en amont du feu de signalisation (sas vélo) est généralisée pour les nouveaux aménagements pour une entrée en vigueur au 1er semestre 2019. Les gestionnaires de voirie devront se mettre en conformité sur l’existant. 

*Le sas vélo est un aménagement cyclable à part entière et d’une grande utilité pour le cycliste. Il se situe entre le feu tricolore et la ligne pointillée en amont de laquelle doivent s’arrêter les véhicules motorisés.

Le droit de rouler dans les deux sens même
 dans les rues à sens unique pour les autos

- le développement des doubles sens cyclables sur l’ensemble de la voirie urbaine en agglomération jusqu’à une vitesse maximale autorisée de 50 km/h







- la circulation en zones de circulation apaisée : pour que le vélo ait toute sa place en ville, dans les zones piétonnes et les zones de rencontres*, les cyclistes pourront rouler à deux de front sans être dans l’obligation de se rabattre quand un véhicule motorisé souhaite les dépasser. Des expériences seront menées en zone 30 afin d’étudier l’extension éventuelle de la mesure à d’autres zones. Date d’entrée en vigueur au 1er semestre 2019.




*la zone de rencontre cherche à faire cohabiter de manière apaisée piétons, cyclistes et automobilistes. D’un format carré et de couleur bleue, le panneau indique la vitesse limitée aux côtés d’un piéton de grande taille, d’un vélo de taille moyenne et d’une automobile de petite taille.

Le vélo, c’est simple à utiliser, mais son développement exige une technicité et des connaissances approfondies.

Concrètement, cela signifie que les collectivités locales, villes et agglomérations, connaissant leurs besoins, demandent à l’Etat de participer au financement d’infrastructures cyclables.

Les sommes à dépenser sont soumises à un appel à projets, une méthode bien connue dans l’univers des transports publics.

Malheureusement, de nombreux élus, encore ignorants des enjeux, ne savent pas comment s’y prendre. En Ile-de-France, un tel appel à projets existe, mais les budgets ne sont pas dépensés, parce que les communes ne déposent pas de dossiers suffisamment aboutis. Il appartient donc aux associations, qui connaissent parfaitement leur ville, de promouvoir leurs priorités auprès des élus.

«Ce qui manque le plus au vélo, c'est son image sociale. Il est encore trop considéré comme un loisir ou un sport et non comme un transport. Quand il sera pris au sérieux, tout sera résolu, martèle Olivier Schneider, le président de la FUB*.

* Fédération Française des Usagers de la Bicyclette