Madame
la Députée,
Nous
nous permettons de vous saisir d’un sujet qui nous préoccupe et
nous tient à cœur car il relève des équilibres écologiques et de
la biodiversité de notre environnement sur cette commune du Perray
en Yvelines, dont nous souhaitons le développement dans le respect
du caractère semi-rural qui en fait le charme, à l’image de
nombreuses autres communes du sud-Yvelines.
La Perche aux Mares (au point le plus haut) et pourtant inondée |
C’est
pourquoi à ce titre, comme conseiller municipal avec mes collègues
du groupe «Le Perray@Venir», en tant que conseiller communautaire
et membre de la commission d’urbanisme de la ville du Perray en
Yvelines, je vous demande de bien vouloir saisir Monsieur le
Ministre de la Transition Écologique et Solidaire.
Selon
l’article R-111.2 du Code de l’Urbanisme, la Loi N°2014-58 du 27
juillet 2014 (MATPAM) portant création de la GEMAPI au 1/01/2020,
l’article L.511.1er du Code de l’environnement, Messieurs le
Préfet des Yvelines, le Président de la Communauté
d’Agglomération Rambouillet-Territoires, Madame le maire du Perray
en Yvelines, sont habilités à demander une étude des sols (SIS) à
propos du périmètre de la zone d’urbanisation concernée, sachant
qu’il n’y a pas de Servitude d’Utilité Publique (SUP).
Le
projet incriminé porte sur 450 nouveaux logements à construire, en
zone humide, pour environ 1500 nouveaux habitants,
- sachant que les constructions devront se faire sur pilotis et dont la hauteur des bâtiments n’est pas compatible avec les constructions pavillonnaires qui sont la marque de l’urbanisation du Perray en Yvelines,
- sachant que le déboisement de 7hectares et demi de forêt est prévu pour urbaniser ce secteur,
comment
peut-on nous assurer qu’on «va recréer de la biodiversité
!»...Mais celle qui existe déjà, pourquoi la détruire ?
Car
on ne peut leurrer personne : une telle densité implantée sur le
point le plus bas de notre commune, susceptible de servir de bassin
de rétention en cas de pluies diluviennes, en raison de la forte
urbanisation alentour, ne peut qu’aggraver le phénomène des eaux
de ruissellement (voir par exemple le quartier de Groussay à
Rambouillet régulièrement inondé ces dernières années).
Mais
il y a plus encore et c’est pourquoi nous demandons une étude des
sols qui s’impose en cas de changement de destination, ce qui est
le cas avec la parcelle N°124 à l’intérieur du périmètre
concerné et qui appartient à la commune du Perray en Yvelines.
Sur
cette parcelle, pendant environ une vingtaine d’années, la dite
commune a créé une décharge à ciel ouvert. On peut nettement voir
sur le site «Géoportail» la voie interne de retournement qui
servait aux camions et des documents montrent une tranchée avec des
eaux nettement imprégnées de matières diverses et variées (que
nous ignorons bien sûr) qui y étaient déversées.
Et
malgré le fait que j’appartienne à la commission d’urbanisme, je ne
suis pas davantage, que mes concitoyens, informé sur les intentions
réelles de l’équipe majoritaire en place.
Comment
pourrions-nous ne pas être inquiets, quand, de surcroît : le
projet se situe dans une configuration qui comprend deux ZNIEFF :
- La première (de Type 1) correspond à la zone protégée de «la Rigole Plate» un des aménagements dit du «Grand lit de Rivière» datant du XVIIe siècle et dans lequel niche une espèce de chauve-souris protégée. Je précise que plusieurs rigoles traversant le «chemin du Chêne à la Femme» alimentent ces parcelles et en particulier l'une d'elle coule à proximité immédiate de l’ancienne décharge et se déverse dans la dite «Rigole Plate»,
- La seconde (ZNIEFF de type 2) est elle, au sud de la parcelle, en lisière immédiate de la forêt de Rambouillet, d’ailleurs là où le projet Kaufmann et Broad il y a quelques années a eu l’autorisation de construire en limite immédiate de cette ZNIEFF (fi de l'existence d'une zone tampon).
Le
rôle du Parc Naturel de la Haute Vallée de Chevreuse (PNR) et la
DRIEE :
Naïvement,
nous pensions comme sans doute beaucoup de Perrotins, que la mission
première de ce parc était de protéger son espace naturel auquel
notre commune a adhéré en 2011. Notre rencontre le 17 décembre
2018 avec le Président du Parc Naturel Régional de la Haute Vallée
de Chevreuse et la responsable de l’urbanisme, Madame Bureau, nous
a fait déchanter, ceux-ci estimant que : «ce site ne représente
pas de valeur particulière vis à vis de la biodiversité» !
C’est
tout de même une source d’interrogation pour nous que la DRIEE en
charge du dossier de dérogation des espèces protégées demande la
mise en œuvre d’une étude faune et flore en insistant sur la
démonstration de l’absence d’alternative à la destruction. A ce
jour, nous ne disposons d’aucun document l’attestant.
La
DRIEE demande également un complément d’inventaires concernant
les reptiles, les micro mammifères, les mollusques, les coléoptères
saproxyliques et la période de passage et transit migratoire des
oiseaux. Nous ne disposons d’aucun document attestant ce complément
d’inventaires. Il nous faut donc établir un plan de gestion sur 30
ans et renseigner le dossier de dérogation sur ces éléments. Nous
ne savons toujours pas où en est le dossier.
D'ailleurs,
pour «crédibiliser» nos dires, lors du conseil municipal du 11
juillet 2019, la délibération n°4, portant sur «Urbanisme –
Perches aux Mares – Concertation publique au titre de l'article
L.121-16 du Code de l'Environnement» a été retirée de l'ordre du
jour, en attente de la réponse de l'écologue et de l'étude de sol
incomplète.
Nous
sommes fort perplexes concernant les propos tenus en notre présence
par le représentant du PNR. Celui-ci écrivait en juillet 2017 dans
«l’Echo du parc» : «Restaurer les prairies et les zones humides
qui sont autant de lieux possibles d’expansion des
inondations...liées à l’imperméabilisation croissante des
surfaces avec l’urbanisation et la construction de chaussées».